Analyse de l'incipit de Cannibale faite le vendredi 23


Commentaire du texte ( incipit de Cannibale) phrase par phrase  en mettant en relief le sprocéds d’écriture :

-il y a bien longtemps que je n’ai plus la force de couvrir à pied les cinquante kilomètres qui séparent Poindimié de Tendo
ce sont des mômes…
Informations sur le narrateur : Ces deux indices prouvent que Gocéné est âgé. Le narrateur semble apporter peu d’informations, mais certains détails sont des indices qui permettent de se représenter le personnage principal. Il est sensible aux bruits de l’environnement ( sifflement du vent, ronronnement de la mécanique, cris des roussettes), à la beauté du paysage décrit comme un tableau)

-Poindimié ,Tendo,la baie de Hienghene,la Grande-Terre, Kanaky : Indications de lieu=Toponymes : Ces noms permettent de situer l’endroit. Au début, nous avons des noms de lieu peu connus, voire inconnus ; à la fin du texte, le terme « kanaky » permet de savoir où nous sommes exactement : en Nouvelle-Calédonie.

- Roussettes, niaoulis, latérite, chemins coutumiers, banian : Champ lexical de la faune et de la flore / de l’exotisme. Ces termes désignent une région exotique, tropicale : l’action ne se passe pas en France, en Europe. Le narrateur est familier de ce décor, il le connaît. Il veut aussi poser un décor, décrire le cadre pour un lecteur qui ne le connaît pas. Mais lui est capable de s’en souvenir les yeux fermés. 

-« Le sifflement du vent sur la carrosserie, le ronronnement de la mécanique effacent les cris des roussettes perchées au sommet des niaoulis. Je ferme les yeux pour me souvenir que là, juste après l’alignement des pins colonnaires,
«  L’écart que fait Caroz, pour éviter une fondrière, m’arrache à ma rêverie. » : Présent (d’énonciation) : Le temps dominant dans cet extrait est le présent. L’histoire n’est pas racontée au passé, mais comme si elle se déroulait sous nos yeux. Nous, lecteur, devenons le « je » qui revit cette histoire.

-« il fallait quitter la piste de latérite, s’enfoncer dans la forêt et suivre les chemins coutumiers. Les anciens nous avaient appris à nous recueillir près d’un banian centenaire dont les racines aériennes formaient une sorte de passage voûté voué à la mort. On repartait. Le sentier se courbait sur le flanc de la colline, et il arrivait un moment où le sommet de la tête franchissait la crête. On retenait son pas, sa respiration. En une fraction de seconde, le monde changeait de visage. La terre rouge, le vert sombre du feuillage, l’habillage argenté des branchages disparaissaient, effacés par la saturation de tous les bleus de la création. On clignait des yeux pour discerner, au loin, la ligne qui mariait mer et ciel. En vain. Tout ici était aussi transparent que le regard. On s’habituait peu à peu à la vibration de l’air. L’écume traçait la ligne ondulante de la barrière de corail, et au large le sable trop blanc rayonnait autour des îlots. » :
Les imparfaits signalent le souvenir du paysage que le narrateur reconstitue dans sa tête et donne à voir au lecteur dans sa beauté plastique : champ lexical des couleurs : terre rouge, vert sombre, habillage argenté, saturation de tous les bleus de la création. Champ lexical des lignes : passage voûté, le sentier se courbait, la ligne qui mariait mer et ciel, l’écume traçait la ligne ondulante de la barrière de corail. Notations sur la lumière : clignait des yeux, transparent, vibration de l’air sable trop blanc, rayonnait. Les mots choisis pour dépeindre le paysage de l’île témoignent de la valeur qu’elle a pour le narrateur qui en fait l’éloge.
On découvre aussi dans le récit du souvenir que le « je » du narrateur est englobé dans un « nous » qui représente la collectivité dans laquelle il s’insère et qui est indigène : chemins coutumiers, les anciens nous avaient appris ( allusion à des rites et cérémonies initiatiques), banian qui est un lieu de culte des morts. Ce n’est pas un français qui se souvient mais un kanak. La première personne du pluriel domine dans l’évocation de l’apprentissage du narrateur, non le « je ». Le narrateur se confond avec son groupe social et ethnique. Il appartient à une communauté, dans laquelle les valeurs se transmettent collectivement et oralement.

-« Je ferme les yeux pour me souvenir « »
« L’écart que fait Caroz, pour éviter une fondrière, m’arrache à ma rêverie. » = Point de vue interne : Le point de vue adopté dans ce texte est celui du narrateur dont nous découvrirons le nom dans le dialogue Gocéné : c’est à travers ses yeux que nous voyons la scène. Il est le personnage principal et le narrateur.

Caroz, Gocéné : noms propres dans le dialogue qui permettent de nommer les personnages. Caroz est le conducteur, son nom indique qu’il est blanc. Gocéné est un prénom kanak.


« – Excuse-moi, je l’ai vue au dernier moment. Je t’ai réveillé ?
Non, je contemplais la baie de Hienghene… On n’arrive pas à y croire tellement c’est beau…
Tu as raison, Gocéné ! C’est tellement beau comme paysage qu’on l’apprécie encore davantage les yeux fermés…
Tu ferais mieux de regarder devant toi, au lieu de raconter n’importe quoi…
Tu savais qu’il y avait des barrages dans le secteur ? J’ai écouté la radio avant de partir, ils n’en ont pas parlé. »:
 Dialogue au discours direct : La majeure partie du texte est constituée d’un dialogue, ce qui rend l’extrait vivant. A travers ce dialogue, les personnages apportent des informations, notamment concernant la situation dans l’île et la nature de leur relation : sollicitude, gentillesse, vues à la crainte de Caroz d’avoir réveillé Gocéné, complicité puisque Caroz peut blaguer Gocéné, il partage aussi son admiration pour le paysage.la situation dans l’île en revanche paraît tendue : des « barrages » ont été érigés.

A vous de continuer l’analyse ligne à ligne pour vendredi 30 novembre

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