Cannibale, une oeuvre qui dénonce les attitudes racistes? ( question pour l'entretien.)
Prolongement du cours de mardi 8 janvier pour préparer l'entretien de l'oral du bac: A mémoriser!
Les kanak exhibés à l'exposition coloniale de 1931 et mis dans un zoo humain ont subi un évident racisme de l'Etat colonisateur. Ils sont traités comme des animaux, échangés contre des crocodiles, infantilisés, séparés de leurs amis et proches, trompés par des promesses mensongères. Ils ne sont pas reconnus dans leur véritable culture, présentés comme des anthropophages, des "sauvages".
Les kanak exhibés à l'exposition coloniale de 1931 et mis dans un zoo humain ont subi un évident racisme de l'Etat colonisateur. Ils sont traités comme des animaux, échangés contre des crocodiles, infantilisés, séparés de leurs amis et proches, trompés par des promesses mensongères. Ils ne sont pas reconnus dans leur véritable culture, présentés comme des anthropophages, des "sauvages".
Au cours de leur aventure, Gocéné et
Badimoin rencontrent une série de personnages.
Certains d’entre eux ont une attitude
raciste :
- le gardien du zoo de Vincennes :
« Je me suis précipité sur les
uniformes, les poings dressés. Ils n’attendaient que cela pour sortir leurs
gourdins et me frapper sur les épaules, la tête. J’ai réussi à m’agripper
à l’un des surveillants, à m’en servir comme d’un bouclier. J’avançais en le tenant par la gorge. Je montrais les dents, comme ils nous
avaient appris à le faire pour impressionner les visiteurs. Ils avaient formé
le cercle et riaient.
— Mais c’est qu’il mordrait, le cannibale ! »
- le conducteur de la voiture et sa femme :
« Un grand bâtiment blanc à
colonnades occupait toute la droite de l’esplanade de
Reuilly. Badimoin la traversait en courant, pour se réchauffer, lorsqu’une
voiture a surgi de nulle part, lancée à pleine vitesse. Les pneumatiques ont
glissé sur les pavés luisants, l’auto a fait une embardée pour l’éviter, et
s’est arrêtée à quelques mètres, près d’une mappemonde où les possessions
françaises
dessinaient de larges taches rouges. Le chauffeur a fait pivoter un petit carreau
rectangulaire. Il a détaillé Badimoin qui ne se remettait
pas encore de sa peur, et s’est mis à hurler.
— Tu ne peux pas faire gaffe, le chimpanzé ! Tu descends de ta liane
ou quoi… Tu te crois encore dans la brousse ?
Une femme s’est mise à rire, à l’arrière, puis la
voiture a filé vers les fortifications en crachant des nuages de
fumée. »
- un policier en civil :
« Le policier s’est mis à ricaner.
— Tu n’as pourtant pas l’air de faire partie de la même famille !
Ça a gloussé dans les rangs des gardiens de la paix,
mais l’inconnu n’y a pas fait attention. »
Ou agressive : rappelons que l’action du roman a pour
cadre Paris (Daeninckx égratigne au passage les Parisiens) :
- le poinçonneur, dans le métro :
« Un homme habillé de bleu, assis
sur un strapontin, a tendu la main gauche.
— Ticket, s’il vous plaît…
— Ticket ! C’est quoi « ticket » ?
Il a relevé le bord de sa casquette avec
l’extrémité de la pince qu’il tenait dans son autre main, pour me
toiser. »
— Pour prendre le métro, il faut un ticket ! Ils en vendent derrière, au
guichet… »
Mais le roman est subtil et évite toute caricature. Certains personnages rencontrés sont neutres et respectueux:
- le serveur, dans le restaurant :
« L’un des serveurs, un plateau garni
de bouteilles, de verres et d’assiettes vides en équilibre sur la paume, a
fini par s’approcher de nous. Il a toisé Badimoin de la tête aux pieds, et
son regard est remonté le long de mon corps.
— Bonjour, messieurs… C’est seulement pour boire ou pour manger ? »
- une femme et son enfant à la gare :
« Une femme passait, tenant un enfant
à chaque main. Je me suis placé sur son chemin. Elle a tenté de m’éviter,
mais le jeune garçon qui marchait à sa droite s’est
arrêté pour me dévisager. Il s’est blotti contre sa mère.
— Maman, regarde, il est pareil qu’au zoo…
— Fulbert, tu te tais ! Je t’ai pourtant dit quelque chose !
Elle a rougi, et son regard a croisé le mien
l’obligeant à me parler.
— Excusez-le, monsieur, c’est un enfant… "
Enfin certains personnages personnages
vont aider Gocéné et Badimoin ( On les appelle des adjuvants) :
- Fofana :
« — Vous
avez faim ? J’ai un peu de riz et de la soupe…
Badimoin s’est approché de lui.
— La police nous recherche, mais nous ne sommes pas des criminels… C’est une
his- toire très compliquée… Nous avons seulement…
Fofana l’a interrompu.
— Je t’ai demandé si tu avais faim… C’est ça que je veux savoir. Rien d’autre. »
- Francis Caroz :
« — Vous
n’avez pas le droit de tirer sur un homme désarmé, sans défense. J’ignore ce
qu’il a fait, mais ça s’appelle un assassinat. »
Une militante communiste qui dénonce le colonialisme de l'exposition coloniale et se fait arrêter.
L'écrivain parvient même à faire prendre conscience que l'attitude de Kali et Wattiock à l'égard du vieux Caroz est une attitude raciste qui met tous les blancs dans le même sac. La fin du roman propose une prise de conscience et une réflexion sur les comportements racistes.
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