Poèmes lus et dits par Innocent yapi (2)


Nous avons dansé
Nous avons dansé, dansé, avons dansé
Secoué nos misères pour faire briller nos rêves,
frappé le sol de toutes nos forces
pour en faire jaillir les flots de chansons.
Le vent, en nos mains repartait en poussière.
Nos joies en feux d'artifice
ont illuminé notre ciel.
Et les pieds endoloris, soufflant au repos
S'interrogent sur l'étape de demain.
Nous avons dansé, dansé, dansé « jusqu'à fatigué ».
Ils étaient venus aussi, les morts
nos morts
pour donner de l'éclat à la fête ;
Ils dansaient au rythme des tam-tams
Tous ceux qui faisaient de leur droit de vivre
un bouclier d'airain
des chansons dans la tête
et des rêves dans les yeux.
Ils étaient venus
la peau boursoufflée de balles
Et ils piétinaient le sol pour briser des chaînes
Et ils battaient des mains pour chasser des fantômes.
Nous avons dansé, dansé, dansé « jusqu'à fatigué ».
les oreilles pleines de chansons
les mains pleines de rêves.
J'en ai fait un bouquet lumineux
Que je dresserai un jour au long du sentier
en borne milliaire
Ce sont les images, les chansons et les rêves
de tous ceux qui moururent de faim
de ceux qui hurlèrent d'épouvanté dans les incendies
allumés par les foudres de guerre,
de ceux qui pensent que les enseignes
ne peuvent plus être de dorure
lorsque les hommes se vêtent de misère.
BERNARD D DADIE (COTE-D'IVOIRE)
Hommes de tous les continents. Présence Africaine



Que me veux-tu, liberté ?
Que me veux-tu, liberté ?
Quel est ton dessein ?
Quel est ton destin ?
Quel est ton nom ?
Enfant terrible des cimes
Orpheline
sans père, ni mère
Liberté vierge
Vierge liberté anonyme comme
mon visage sans parure
Qui te baptisera ?
Qui te donnera un nom
digne de toi ?
Dans quel fleuve cruel va-t-on plonger
ton front altier,
Ta tête rebelle
Vie naissante
Quelle mort tu nous prépares dans les sillons
Que tu excites de ton dard immortel
regrets
Tristesse
Remords
Gloire
Solitude, O douloureuse solitude
Liberté
Solitaire liberté
Solidaire liberté
Commune liberté
Aurais-tu la patience d'aimer ta fiancée
Telle qu'elle est dans la beauté torrentielle
de sa jeunesse féconde, cruelle,
de l'amour partagé
ou préfères-tu les chaînes, les menottes
et la paix ?
La triste paix
La stérile paix des baïonnettes
L'ennuyeuse paix des sabres
La fausse paix des cimetières
Le bonheur,
Le faux bonheur de l'injustice instituée
La joie
La fausse joie de la tyrannie domestique
La paix des vieux ménages
moribonds et déserts (…)
Liberté, liberté tu es née
Corps mon beau corps
à ta vigueur je reconnais
ta miraculeuse guérison
De douloureuse césarienne tu es née
Mais quelles prisons
tes monstrueux seins vont-ils encore
enfanter demain ?
Quelles chaînes tes mains
encore ceintes de cicatrices d'hier
vont-elles inventer demain ?
Liberté créatrice
réponds-moi
Hors de quelle nuit
cette frêle aurore
cette lumière vacillante
mais déjà fière et conquérante
cette blême, douée et voluptueuse
lueur
va-t-elle saillir ?
Héroïque et lâche liberté
quel est le nom de l'enfant
qui va
NAÎTRE?
Jean-Marie ADIAFFI ( CÔTE d'IVOIRE


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