questionnaire La Vie devant soi (suite)
A 5 :
qu'est-ce que ce livre vous a apporté ? qu'est-ce que sa lecture a changé en
vous?
réponses des
élèves : -voir les "exclus" de la société (prostituées, pauvres,
immigrés, etc...) d'un autre œil-savoir les voir et leur parler (comme fait
Nadine quand elle voit Momo qui pleure)
-avoir un autre regard sur les vieux, la
vieillesse, la fin de vie
-réfléchir au problème de l'euthanasie.
- réfléchir
à la solidarité entre riches et pauvres, favorisés et défavorisés.
.-réfléchir aux traumatismes liés à la déportation dans les camps de la mort.
-Réfélchir aux questions de racisme.
* question
"bonus" * : comment interprétez-vous le titre du livre ?
- « quand
Madame Rosa me regarde avec se yeux juifs, elle n'est pas une virgule, c'est
même plutôt le grand livre de la vie tout entier, et je ne veux pas le voir »
- le docteur
Katz lui dit « Il ne faut pas pleurer mon petit, c'est naturel que les vieux
meurent. Tu as toute la vie devant toi. Il cherchait à me faire peur, ce
salaud, ou quoi ? J'ai toujours remarqué que les vieux disent « tu es jeune, tu
as toute la vie devant toi», avec un bon sourire, comme si cela leur faisait
plaisir. Je me suis levé. Bon, je le savais que j'ai toute ma vie devant moi,
mais je n'allais pas me rendre malade pour ça » comme si c'était une menace
d'avoir la vie devant soi !!!!
- « Madame
Rosa, à 15 ans, elle avait une belle chevelure rousse, et un sourire comme si
c'était plein de bonnes choses devant elle, là où elle allait. »
-, Momo dit
:« Des fois je sens que la vie c'est pas ça, c'est pas ça du tout, croyez-en ma
vieille expérience. » Pour certains, c'est un titre optimiste : Momo est
quelqu'un de bon, il s'en sortira. Pour d'autres, ce sera une vie difficile,
car Momo aura eu une enfance très pénible. Je pense que ces deux manières de
voir la suite du livre sont l'une et l'autre légitimes : c'est parce que son
titre provoque l'imagination du lecteur, et l'invite à inventer la suite de l'histoire
par lui-même, selon sa sensibilité particulière. La vie devant soin n’'est pas
la synthèse ou le symbole de l'histoire qui est racontée dans le livre (ce que
sont la plupart des titres de romans), mais au contraire l'indication d'une suite
au roman, non écrite par l'auteur, mais vivante dans le coeur des lecteurs. C'est
une réussite de l'auteur, d'avoir décrit des personnages attachants pour
lesquels les lecteurs -et lui-même -se fon tdu souci, en dehors même de
l'histoire dans laquelle jouent ces personnages...
Dans un
autre livre, Les Enchanteurs(1973), Romain Gary a écrit :« le contraire de la
mort, ce n'est pas la vie, c'est l'amour ».Dans le livre d'Emile Ajar, ces
trois éléments se retrouvent :la mort (de Madame Rosa), la vie (devant soi), et
« il faut aimer »(le destin de l'héroïne, le titre du roman, et sa dernière
phrase).La phrase des Enchanteurs peut être prise comme le résumé du roman
d'Emile Ajar : Mme Rosa reste sinon "en vie" du moins très présente
grâce à l'amour communicatif de Momo, elle vit devant nous grâce aux
descriptions fidèles de Momo. La vie devant soi ce n'est donc pas seulement le
destin qui attend Momo, c'est aussi la vie qui nous est donnée à voir, dont il
nous est donné de nous émouvoir : il y a des romans abstraits, ou symboliques, ou
incompréhensibles, celui-ci n'en est pas un. La vie devant soi est un roman qui
appelle l'amour et la vie
Il y a quelque
chose d'ironique aussi dans le titre du livre. En effet, le personnage
central est Madame Rosa, qui "se détériore" et qui a sa vie derrière
elle. Vers la fin, Momo voudrait mourir aussi, il n'a plus le goût de vivre.
Sans aucun soutien, sans éducation, seul au monde, Momo a l'impression que sa
vie est finie.
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