questionnaire La Vie devant soi (suite)


. A 4 : le style : en quoi le style du livre est-il très particulier ? Quel était le dessein de l'auteur en écrivant ainsi, à votre avis ? Quel effet cela produit-il sur le lecteur?

on voit bien que c'est un enfant qui raconte, à cause des erreurs, paronymies et approximations, comme : "proxynète" pour proxénète ; le verbe "se défendre" employé sans cesse à la place de "faire le trottoir" pour les prostituées ; un enfant "consterné" atteint de "consternation" au lieu de "prostration" ; "antique" à la place de autiste  ; "quand je serai majoritaire" à la place de « majeur » ; son "état d'habitude" au lieu d'hébétude) ; "amnistie" pour amnésie  ; un "père qui a été psychiatrique" au lieu de psychotique.

.2°) il y a beaucoup de mots vulgaires et grossiers : "pute", "chier", "gueuler", "cul", etc... qui peuvent choquer le lecteur. En fait Momo n'a pas d'autre vocabulaire à sa disposition. L'auteur veut faire ressentir au lecteur le climat du milieu qu'il décrit : la violence des mots correspond à la violence de la situation.
 Mais le style de Momo crée parfois un effet comique : l' humour. L'humour permet de mettre à distance l'horreur, ou de faire passer une réflexion sur des sujets graves sans chercher à apitoyer ou attendrir :
-sur les difficultés de la vie  : « j'ai cessé d'ignorer à l'âge de 3 ou 4 ans et parfois ça me manque.»
 « Bien sûr elle n'était jamais tout à fait tranquille, car pour ça il faut être mort. Dans la vie, c'est toujours la panique.»
  « Moi ce qui m'a toujours paru bizarre, c'est que les larmes ont été prévues au programme. Je veux dire qu'on a été prévus pour pleurer. Il fallait y penser. Il y a pas un constructeur qui se respecte qui aurait fait ça.» constructeur, ici = créateur = Dieu : c'est 1 critique de Dieu, qui a apparemment prévu que les hommes pleureraient, seraient malheureux...
  « Monsieur Hamil est un grand homme, mais les circonstances ne lui ont pas permis de le devenir. »
 au sujet du jeune docteur qui découvre que Madame Rosa a reçu un dose d'héroïne : « je lui ai souri, mais je ne lui ai rien dit parce qu'à quoi bon, c'était un jeune mec de trente ans qui avait encore tout à apprendre. »
 le père de Momo dit : « Youssef Kadir, bien connu de la police. Oui, Madame, bien connu, c'était même une fois en toutes lettres dans le journal... Bien connu, Madame, pas mal connu »
, Momo refuse l'idée d'être le fils de Youssef Kadir : « J'étais de père inconnu garanti sur facture, à cause de la loi des grands nombres »(car sa mère était une prostituée) sur ce qu'il faut faire pour être digne d'intérêt, et le manque d'attention dans le monde. : « Au 3ème on a croisé monsieur Mimoun qui vend des cacahuètes et de marrons à Montmartre et qui va bientôt rentrer au Maroc fortune faite.»
-sur la vieillesse et la mort: Momo parle de madame Rosa comme d'une «personne très usagée»! « Et comme elle n'avait pas d'ascenseur, il lui arrivait de tomber en panne entre les étages » :
 -« chez les hommes, c'est les chiens qui meurent les plus jeunes. A douze ans on ne peut plus compter sur eux et il faut les renouveler. »
 « Elle [madame Rosa] m'avait souvent dit en rigolant que la vie ne se plaisait pas beaucoup chez elle, et maintenant ça se voyait. »
  :-« Quand Madame Rosa sourit, elle devient moins vieille et moins moche que d'habitude ; elle a gardé un sourire très jeune qui lui donne des soins de beauté. »
 « Ce serait une bonne chose si M. Hamil épousait Madame Rosa, car c'était de leur âge, et ils pourraient se détériorer ensemble, ce qui fait toujours plaisir. »
 « madame Rosa voyait bien que les gens devenaient de plus en plus gentils avec elle, et ce n'est jamais bon signe. »
 « Monsieur Hamil s'était perdu à l'intérieur, parce que la vie fait vivre les gens sans faire tellement attention à ce qui leur arrive. »
 « Il s'est levé, il a fait un pas vers la porte, et c'est là qu'il y a eu indépendance de sa volonté» car il fait une crise cardiaque ! 
-sur le racisme:  « Pendant longtemps je n'ai pas su que j'étais arabe parce que personne ne m'insultait. On me l'a seulement appris à l'école. »
 « le docteur Katz était pour la médecine générale, et c'est bien vrai, parce qu'il y avait de tout chez lui : des Juifs, bien sûr, comme partout, des Nords-Africains pour ne pas dire des Arabes, des Noirs, et toutes sortes de maladies.»
 « Quand il ont 4 ou 5 ans, les Noirs sont très bien tolérés. »
 « Madame Rosa n'était pas patriote du tout, et ça lui était égal si les gens étaient nord-africains ou arabes, maliens, ou juifs, parce qu'elle n'avait pas de principes. »
 « Ils ont mis le corps[de Youssef Kadir] sur le palier du 4ème, devant la porte de Monsieur Charmette qui était français garanti d'origine et qui pouvait se le permettre
 « C'est la première fois qu'un Arabe envoie un Juif en Israël dit-il »
 -sur la France:  « madame Rosa disait que le cul, c'est ce qu'ils ont de plus important en France avec Louis XIV »
« la loi, c'est fait pour protéger les gens qui ont quelque chose à protéger contre les autres.»
« Il y avait un Français au 2èmequi se conduisait comme s'il n'était pas chez lui du tout »= il est gentil avec les étrangers ! 
-sur les Juifs et sur la Shoah [se rappeler que Romain GARY/Kacewest un immigré, juif polonais d'origine : ne surtout pas prendre les phrases qui suivent comme de l'antisémitisme de sa part ; c'est du 2nd degré...
« les Juifs sont très accrocheurs, surtout quand ils ont été exterminés, ce sont ceux qui reviennent le plus.»
 :à propos du refus de Madame Rosa d'obsèques religieuses : « Elle n'avait pas peur de Dieu, mais elle disait que c'était maintenant trop tard, que ce qui est fait est fait, et qu'Il n'avait plus à venir lui demander pardon. »
 « madame Rosa, quand elle avait toute sa tête, m'avait souvent parlé comment monsieur Hitler avait fait un Israël juif en Allemagne pour leur donner un foyer(!!) et comment ils ont tous été accueillis dans ce foyer, sauf les dents, les os,les vêtements et les souliers en bon état qu'on leur enlevait à cause du gaspillage. »
 « les Juifs pleurent toujours entre eux, Madame Rosa, vous devriez le savoir. On leur a même fait un mur pour ça. »
 « J'ai des faux papiers en règle. Fais-les voir. » : ce savoureux dialogue entre Youssef Kadir et Madame Rosa : « J'ai été objet de persécutions toute ma vie, j'ai des documents médicaux qui le prouvent, qui reconnaissent à toutes fins utiles que je suis un persécuté.-Mais alors, vous êtes sûr que vous n'êtes pas juif ? demanda Madame Rosa avec espoir.-Madame, je suis un persécuté sans être juif. Vous n'avez pas le monopole. C'est fini le monopole juif, Madame.Il y a d'autres gens que les Juifs qui ont le droit d'être persécutés aussi. »
:« -Le docteur Katz va me dénoncer à l'hôpital et ils vont venir me chercher. J'ai rien dit. Si les Juifs commençaient à se dénoncer entre eux, moi j'allais pas m'en mêler. »

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